Avec près de 8 millions d’habitants, Hô Chi Minh-Ville, l’ancienne Saïgon rebaptisée lors de la prise au pouvoir du régime communiste à la fin de la guerre du Vietnam, est le poumon économique du pays.
Ses habitants utilisent majoritairement des scooters pour se déplacer et affluent de toute part sur les routes, on assiste à un véritable capharnaüm entre contre-sens, klaxons à foison et pots d’échappements qui brûlent. Néanmoins, le peuple vietnamien subsiste avec une certaine réussite tant cette fourmilière semble être organisée et arrive à s’en sortir malgré les inégalités.
L’idée de cette série provient du sentiment de chaos qui émerge lorsque l’on fait face à un tel trafic, j’ai souhaité retranscrire le vacarme, l’atmosphère irrespirable et cet état de sidération que l’on peut ressentir face à cette population qui circule en ébullition, tout en cherchant à essayer de comprendre ce que cela pouvait dire de ce pays.
En regardant ce peuple s’agglutiner sur ses routes, on fait face à une analogie évidente : cette circulation folle et effrénée est une représentation de la croissance économique vietnamienne, ancrée à la fois dans un régime communiste mais aussi dans une économie de marché libérale.
J’ai souhaité capturer la place de l’individu au sein de ce collectivisme et de cette croissance, ce qui amène à des moments d’absurdités, de danger et à une gestion de l’espace étouffante. D’autre part, cette série m’a permis d’interroger sur les maux que font ressortir les routes du Vietnam en illustrant certaines problématiques : la pollution, la sécurité, la régulation et l’encadrement.
Cette série a pour but de vous immerger dans ce trafic de la jungle urbaine du Vietnam, poumon économique symbolisant à la fois l’état actuel de la société vietnamienne mais aussi les enjeux auxquels le pays devra faire face.
Vous pouvez voir cette série de photos ci-dessous (taille des photos réduite) :
Photographies de Benjamin PHAM – reproduction et diffusion interdites sans autorisation de l’auteur.